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1060: Voici enfin qu’apparaît le nom de notre cité : " In terminium de Calvitione ", et nous allons le trouver constamment : " Castrum Calvitionis " (1107), "Sanctus Saturninus de Calvicino" (1114) puis encore " Castrum de Calvicione " (1157). (Voir à la page "Origines").
1078, Calvisson a un puissant château qui appartient aux vicomtes de Nîmes, les Bernard Aton. Dressé sur la colline, il est surmonté de deux tours de 18 et 22 mètres. La grande salle a 26 mètres de long et de nombreuses dépendances. L’ensemble couvre 2000 m². Il apparaît comme ayant une grande importance dès cette époque. C’est un château-fort commandant toute la région… Le vicomte de Nîmes cède le château à un seigneur cévenol, Bernard d'Agulhon, jusque vers 1125, puis le lui reprend. En 1179 le château revient à Ermessinde, fille de Bernard Aton V. En 1203, il est habité par Hugues de Laudun, chanoine de de l'Evéché de Nîmes et prieur de Calvisson.
1229: C’est la fin de la domination des comtes de Toulouse. La Vaunage entre dans la couronne. On peut y voir les châteaux de Calvisson, Clarensac, Caveirac (?), Langlade et Boissières.
1264: La maison de Posquières-Uzès cède tous ses droits sur la châtellenie de Calvisson, moyennant 20 livres tournois par an.
1303: Philippe le Bel,
roi de France a des démêlés avec le Pape Boniface VIII , ce dernier
ayant lancé une excommunication à son encontre. Le roi décide que le pape
doit être mis en jugement devant un concile général qui se tiendra à Lyon.
Il envoie Guillaume de Nogaret avec 800 hommes pour l’arrêter en Italie. Il
s’empare sans difficulté, en septembre 1303, de la petite ville d’Agnani, où
le pape s’est réfugié
1304: Un acte royal de
Philippe le Bel donne, entre autre, la seigneurie de Calvisson et le Pays de
Vaunage à Guillaume de Nogaret en signe de reconnaissance. Il lui donne la
basse et haute justice sur Calvisson (cette dernière permettant de condamner à
mort). Un gibet va se dresser au pied du château au lieu dit " Ro di mort ",
(chemin de la potence ?
1354: Raymond II de Nogaret se marie avec Blonde de Grignan. le contrat est signé à Livières le 09 juillet.
1318: Le Seigneur d'Uzès, qui possède encore la basse justice sur Congénies, marque son hostilité envers Raymond de Nogaret, qui possède la moyenne et haute justice, en faisant enlever, par la force des armes, deux des consuls de Calvisson : Jean Coiran et Guillaume Montredon, à la cabane de Bédilhan. Plainte est portée par les habitants de Calvisson, auprès de la Cour Royale de Nîmes.
1373: Le recensement de la Sénéchaussée, après une terrible épidémie de peste, fait état lamentable de notre région. Calvisson est tombé à 86 feux ! Il faudra un siècle pour combler cette hécatombe. C’est à cette époque que Raimond de Nogaret institue une donation de Calvisson à Raimond d’Apchier qui meurt en 1413. Sa fille, blanche, se marie avec Raimond de Murat. Ils auront une fille unique Marguerite.
1440: Louis Louet, Lieutenant-Sénéchal de Beaucaire, épouse Marguerite Murat.
1449: Il devient Baron de Calvisson (lettre du roi Charles VII). Leur descendance donnera les barons puis les marquis de Calvisson qui joueront un certain rôle dans la noblesse du Languedoc et les Etats Généraux de la Province.
1486: L’église Saint-Saturnin est réparée. Calvisson possède ses murs et son château. Trois portes donnent accès dans la ville : l’une située près du pont, c’est la plus importante et la plus monumentale ; la deuxième se situe à Flourans (Florent) et laisse le quartier de Palanquine (Palauquine) en dehors des murs ; enfin la troisième est située à l’Herboux à l’entrée de la rue Pradonne. Dans cette enceinte réduite s’entassent 1500 à 2000 habitants sans aucune notion d’hygiène !
1517: C’est le début de la Réforme. Des luttes sanglantes et fratricides vont assombrir, pendant près de trois siècles, l’histoire de la Vaunage et de Calvisson.
1535: Nouvelle épidémie de peste.
1561: Calvisson est devenu , au fil des ans, un foyer du protestantisme. Les quatre cinquièmes de la population ont embrassé la nouvelle doctrine. Nous sommes en pleines guerres de religion. Notre cité est en effervescence, le sang est répandu dans toute la région.
1569: Après être tombé tour à tour dans les mains des protestants puis des catholiques, le château fort est repris par les protestants.
1573:
1582: Les eaux de la source de Fontanille (route de St Etienne d'Escattes) sont amenées, par un canal, jusqu'à la Planette et au Griffon du Milieu.
1586
1588: Le premier plan cadastral de Calvisson est dressé par Jean Sartigues.
1598
1610
1621
1623
1629
1630
1641
1644
1648
1659
1685
1691
1696
1703: Des troupes de camisards descendent des Cévennes avec à leur tête Jean Cavalier. Le 12 septembre, première bataille de Nages. Le colonel de Firmacon, commandant la garnison royale de Calvisson forte de 350 hommes attaque Cavalier à Nages. Il dispose de 150 fantassins et 30 dragons. Cavalier avec 800 hommes et 200 chevaux, supérieur en nombre, les repousse en une demi-heure. Le 13 novembre, deuxième bataille de Nages. Les camisards investissent Nages et s’attaquent à l’infanterie royale qui est soutenue par les dragons de la garnison de Calvisson à qui ils infligent une défaite.
1704: Le 17 avril, troisième bataille de Nages. Cavalier campe au moulin de Langlade. Il vient attaquer les troupes du Maréchal de Montrevel et les met en déroute. Montrevel reçoit du renfort dans la plaine. Un engagement meurtrier eut lieu entre Boissière et Bizac, au lieu dit " Champ de Bataille ". Cavalier battu doit se retirer. Cette bataille a été un véritable désastre, Cavalier a perdu un tiers de ses effectifs (400 hommes) et réussi finalement à passer le Rhony (voir la passerelle en page "Balades en Vaunage"). Cavalier accepte la suspension des armes. Le Maréchal de Villars arrivé à Nîmes propose la paix. Pendant les tractations Cavalier et ses hommes habitent Calvisson (du 19 au 27 mai). La décision du Roi arrive, elle est négative : pas de liberté de culte. Cavalier annonce sa soumission. Cela a pour résultat d’amoindrir les forces des Camisards, mais la pacification ne se fait pas. Les luttes deviennent moins vives, mais restent longtemps encore sanglantes.
1714: Un nommé Valz de Calvisson,
construit un moulin à blé, sur l'emplacement du château de Guillaume de Nogaret
(voir
1743: Agrandissement de la Maison Consulaire (actuelle Mairie).
1774: Mort de Louis XV (date mentionnée sur un des moulins du Roc de Gachone...!!!). Voir en page " Le Roc de Gachone".
1787: Le 17 novembre, Louis XVI signe l’Edit de Tolérance accordant aux protestants de nombreux droits qui leur étaient refusés jusque-là et tolérant leur culte. Cette date mémorable met fin à 3 siècles de luttes fratricides souvent sanglantes, dans notre village et notre région. Cette même année, le Roc de Gachone est utilisé par Cassini de Thury pour effectuer des mesures géodésiques. Le moulin pointu, encore debout aujourd’hui, est appelé " Signal de Cassini ".
1789: Nous voici parvenus à la grande tourmente révolutionnaire qui emporte clergé, monarchie absolue et noblesse. Le dernier marquis de Calvisson fut Joseph de Louet de Murat de Nogaret. L’enthousiasme est grand à la nouvelle de la convocation des états généraux. Et lorsque la nouvelle de la prise de la Bataille parvient à Calvisson, c’est une grande fête ; on allume des feux de joie dans tous les quartiers du village. Notre village, qui compte 2431 habitants (641 feux), est prospère avec ses clairettes et muscats réputés. On récolte blé, avoine, fourrage. L’olivier donne une huile supérieure. Le mûrier permet l’élevage rémunérateur du ver à soie. Il y a des fabriques de cristal (vert de gris), des distilleries d’eau-de-vie avec de hautes cheminées. Chaque maison possède son métier à bas.
1790: Le 17 février, Calvisson devient chef-lieu de canton. Ce canton comprend les paroisses de Calvisson, Cinsens, Saint-Etienne-d’Escattes, Maruéjols, Saint-Cômes, Clarensac, Langlade, Saint-Dionisy, Nages, Boissières et Congénies. Ce canton fut supprimé en 1802 et fit place au canton de Saint-Mamert. Depuis cette date le conseil municipal réclama en vain, à maintes reprises, son rétablissement.
1792: La fièvre révolutionnaire s’empare des populations de notre région. Les château d’Aubais, Junas, Clarensac…sont incendiés par des troupes de paysans, brûlant les parchemins féodaux, détruisant des armoiries seigneuriales, se livrant à toutes les dépradations…Les châteaux d’Aujargues et Boissières échappent, par miracle, à la destruction !
1810: Un décret de Napoléon 1er met à la disposition des protestants l’église vacante à condition « de faire construire à leurs frais un édifice convenable, pour servir au culte du petit nombre de catholiques ».
1816: L’église Saint-Saturnin est restaurée.
1821: Le nouveau temple est inauguré. Il a été construit à l’emplacement de l’ancien.
1848: On édifie le nouvel Hôtel de Ville à l'emplacement de la Maison Consulaire. La cloche est déplacée depuis l'immeuble du Grand Four.
1859: Le cimetière, qui se trouvait à l’emplacement de l’actuelle place Méjean est transféré à La Clausade (son emplacement actuel).Un mur sépare la grande parcelle protestante et la petite parcelle réservée aux catholiques. Au début du XXème siècle ce mur sera démoli. En fin de XIX ème siècle, le phylloxera ravage le vignoble. Bon nombre d’agriculteurs quittent notre région. Certains reviendront quelques années plus tard lorsqu’on trouvera le remède : greffage sur plants américains. Ce remède a été trouvé par Gustave Foëx (1844-1906), qui se consacra à l'enseignement de l'agriculture, devint Directeur de l'École nationale d'agriculture de Montpellier en 1884, puis, en 1901, inspecteur général de la viticulture et de la sériciculture à Montélimar. Il s'est attaché à la reconstitution du vignoble français dans le midi, après sa destruction par le phylloxéra. Un monument commémoratif, de Gustave Foëx se trouve à Montpellier. (Il est à souligner, que son arrière petite fille France vit aujourd'hui à Calvisson).
1907: La mévente des vins amène la révolte des viticulteurs : meetings, bagarres, barrages. A l’automne de cette année, une des plus pluvieuses de l’histoire de notre région, Calvisson connaît de terribles inondations (voir en page " La Révolte des Vignerons").
1911: Au Roc de Gachone, grâce au docteur Farel, on inaugure l’abri " Mire-Mer " et une superbe table d’orientation posée sur un socle en pierres et ciment. De très nombreux visiteurs viennent admirer le point de vue et respirer le bon air ! Un livre d’or recueille les signatures.
1913: Calvisson compte 2004 habitants (1807 dans l’agglomération, 127 à Cinsens, 40 à Bizac et 33 dans les divers mas). Le village est prospère : truffes 1200 kg, lavande 800 quintaux distillés à Bizac, vin 80.000 hectos, troupeaux à laine 1400 têtes. Il y a une douzaine de maisons d’expédition de vin en tonneaux, plusieurs fabricants de futailles, deux distilleries ambulantes d’alcool, une fabrique de caramels. Calvisson produit des raisins de tables (chasselas, clairette, œillade), du blé (350 hl), de l’avoine (550 hl), du fourrage 150 tonnes (consommées sur place par un bétail aratoire composé de 300 chevaux, mulets…). On récolte annuellement 300 tonnes d’olives (les presses des trois moulins sortant tous les ans 150 hl d’huile). En outre une quinzaine d’éleveurs de vers à soie vendent 500 kg de cocons.
1914: Une nouvelle fois c’est la guerre avec son cortège de misère et de deuils. Elle dure 4 longues années ! 92 noms sont inscrits sur le monument aux morts . Quelle hécatombe !
1928: Le 11 novembre, le moulin Est du Roc de Gachone, est réparé. Il reçoit la table d’orientation et une plaque à la mémoire du Docteur Farel décédé trois ans plus tôt.
1939: Nouvelle guerre avec l’Allemagne. Les noms de 9 jeunes calvissonnais s’inscriront sur le monument aux morts, 45 sont prisonniers. Le rationnement alimentaire est terrible (250 g de pain par jour, 75 g de viande par semaine, 15 kg de pommes de terre par an ! Les gens maigrissent, 43 chevaux (sur 160) meurent de faim, d’autres, incapables de tenir sur leurs pattes sont « suspendus ». De nombreux propriétaires arrachent des vignes pour y mettre du fourrage ou des céréales. Une section d’assaut hitlérienne SS cantonne à Calvisson. La Kommandatur occupe la maison Rabinel (à côté du café des sports).
1944: Le 2 mars à Nîmes, les nazis pendent 15 personnes dont un jeune calvissonnais réfractaire. Le 27 juin, Nîmes est bombardée par les Alliés (400 morts dont une calvissonnaise). Le 20 août, la gare de Calvisson, où stationnent 50 wagons vides est bombardée par des avions. Deux bombes tombent, personne n’est blessé…le lendemain ça recommence. La brigade de gendarmerie de Calvisson est envoyée en renfort à Nîmes avec son chef Chiffe. On lui donne ordre de fusiller un jeune maquisard. Les gendarmes refusent. Ils sont mis en prison et envoyés à Marseille pour être jugés. Heureusement libérés, ils rejoignent Calvisson fêtés par la population. C’est enfin la libération qui, à Calvisson, se passe calmement.
1960: Lors des événements d’Algérie, auxquels participent nombre de jeunes soldats Calvissonnais, l’un d’entre eux trouve la mort.
1995: Un nom de plus vient s’ajouter à la liste déjà très longue de notre monument aux morts. Un jeune soldat est mort en Bosnie.
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