L’histoire de la vigne en Languedoc-Roussillon a plus de vingt-cinq siècles, c’est d’abord une épopée, une histoire écoutée aux portes de la légende dans des amphores grecques datées du VI^e siècle avant Jésus-Christ ou des coupes à vin, étrusques ou ioniennes, richement ornées, livrées par de nombreux sites dont le plus connu est Ensérune. Plus près de nous, à Calvisson, sur le site de la Liquière par exemple, la découverte de nombreuses amphores étrusques le confirme.

La première implantation du vignoble coïncide avec les zones de colonisation grecque du littoral où la vigne s'établît au voisinage des ports et des graus, Massalia, Agathé, Tyché, Ruscino en Roussillon. Les Grecs apprirent aux Gaulois à aimer le vin, les Romains à le faire et cultiver la vigne. La douceur du climat, la science des premiers colons dans l'art de faire venir la vigne, les aptitudes naturelles aussi des peuples locaux, dont la réputation de « race avide de vin » était, paraît-il, bien établie, furent des éléments déterminants d'une croissance rapide du vignoble. La culture de la vigne resta une spécialité de la Narbonnaise jusqu'à ce que l'empereur Probus permît à tous les Gaulois de cultiver la vigne et de faire du vin.

Après que les Arabes eurent chassé les Wisigoths de la Septimanie, il s'ensuivit une longue période de régression du vignoble, et il fallut attendre le début du IXe siècle pour assister à sa renaissance. L'Église a joué un grand rôle à cette époque dans le développement et le perfectionnement de la culture de la vigne. Aux XIe et XIIe siècles, les vignobles monastiques prirent une grande extension. Aux XIIIe et XIVe siècles, la viticulture languedocienne se démocratise, aux vignobles féodaux et de l'Église viennent s'ajouter ceux des bourgeois et des paysans. Montpellier, dès le XIIe siècle, est l'entrepôt maritime le plus important du bas Languedoc par son Port-Juvénal sur le Lez en communication avec la mer et l'arrière-pays; son commerce des biens comme celui des idées est florissant. Nîmes, Beaucaire et Saint-Gilles sont les marchés les plus actifs, en relation avec Gênes et Pise. Calvisson, au centre d'une riche plaine fertile se devait de suivre cette expansion et encore aujourd'hui se trouve placée dans le domaine vinicole non seulement sur le plan régional, mais également sur le plan international.

La plus ancienne référence  à la célébrité  du "vin de Cauvisson" remonte peu avant l'an 1600, grâce à un étudiant bâlois. Il s'agit sans doute du vin clairette, tiré de ce délicieux raisin. En 1712, le Marquis d'Aubais cite la "Clairette de Calvisson". Vers 1755, dans sa nouvelle se déroulant à Solorgues, nous dit : "Adessias, Moussu lou baroun. Se jamaï passas à Soulorgues, fasès mé l'hounou dé démanda Jan-l'an près. Vous faraï béouré un det de claretta de Cauvissoun qué ségu rémonta la counsciença". Dutil écrit qu'au XVIII^è siècle "on appréciait beaucoup les clairettes de Calvisson". Vers 1750, Ménard assure que "les vignobles de Calvisson sont extrêmement fertiles et abondent en raisins excellents. On n'en voit pas ailleurs d'aussi délicats que ceux qu'ils produisent dans le genre blancs, appelés dans le pays des clairettes".

A Calvisson, comme dans beaucoup de village on peut voir la cave coopérative construite en 1938. Dans le dernier quart du siècle dernier, on replante des cépages améliorateurs dans toute la Vaunage: Merlot, Cabernet Sauvignon, Syrah, Chardonnay, Viogner etc ...

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