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Avant de parler de l'horloge, parlons un peu du clocher. Le clocher de l'église Sanctus Stéphanus de Scatta  (St Etienne d'Escattes) est un clocher-peigne comme nous le verrons ci-dessous. L' origine de l'église, serait un ancien prieuré construit en 1107.

Le clocher est la partie la plus élevée des églises, généralement en pointe et à base carrée, elle abrite souvent les cloches de l'église d'où son nom. La majorité des clochers est composée d'une tour et d'une flèche. Mais il existe divers types de clochers :

- clocher-tour : le plus classique, il est formé d'une tour souvent à base carrée et coiffé d'un toit appelé flèche.
- clocher-mur : mur en pointe dont le milieu de la pointe abrite une ou plusieurs cloches.
- clocher-peigne : mur percée de baies (ouvertures) qui contiennent les cloches.
- clocher-porche : porche comportant un beffroi.

- clocher tors ou clocher flammé : avec une flèche en spirale et une couverture en ardoise, se trouve en principe au sommet d'un clocher-tour. Certains architectes comme Viollet-le-Duc prétendent qu'ils sont devenus hélicoïdaux suite à un mauvais séchage du bois, ou du fait du vent. D'autres prétendent qu'ils ont étés construits comme cela, pour réaliser une prouesse. De nos jours, c'est une épreuve que l'on fait passer aux apprentis charpentiers des compagnons du tour de France, de construire une maquette avec un clocher hélicoïdal.

Le clocher peut occuper différents emplacements dans le plan d'une église. Souvent construit au dessus de la nef, il peut être construit au dessus de la croisée du transept, surmonter le porche d'entrée ou être disposé latéralement à la nef. Parfois, il est totalement séparé du bâtiment principal de l'église : on parle alors de campanile (mot italien pour clocher, dérivé de campana, la cloche). Certaines églises peuvent avoir plus d'un clocher.

Le clocher est surmonté d'une croix, et souvent, en France, d'une girouette en forme de coq gaulois.

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Le clocher de l'église de St Etienne d' Escattes est un clocher-peigne abritant une cloche de 99 Kg environ. Cette cloche date de 1829 et sa note est le Ré #. Sur cette cloche, fondue par Baudoin de la fonderie St Pierre de Marseille, nous pouvons lire : "ANO 1829 MISERICOMDIAS DOMINI IN AETERNUM CANTABO". Cet extrait du psaume (Ps 89:2), peut se traduire par "Pour l'éternité je chanterai la miséricorde du Seigneur". La cloche est suspendue sur joug bois équilibré. Ce système permet, grâce au bois d'absorber les vibrations qui ne sont pas transmises à l'édifice. Il permet également à la cloche de tinter de toutes ses harmoniques. En outre, le joug équilibré, comme son nom l'indique est un contre poids adapté à la grosseur de la cloche. En sonnerie balancée, cela limite considérablement les efforts.

 

Il existe deux types d'horloge d'édifices, l'une verticale et l'autre horizontale. celle que nous allons voir est une horloge à rouages verticaux montés côte à côte. De par sa construction elle semble avoir été réalisée de manière artisanale mariant plusieurs techniques de fonctionnement et utilisant différents matériaux et assemblages (rouages verticaux à enroulement bois, châssis fonte vissé, roues fer/laiton, échappement à cheville). sa fabrication semble dater de la seconde moitié du XIX è siècle.

L'horloge décrite sort des ateliers Paget Frères de Morez (Jura) et date d'environ 1840 (informations fournies par Daniel Fonlupt que je remercie pour ces précisions).

 

 

Les premières horloges mécaniques ont été vraisemblablement réalisées au début du XIVè siècle, en France, dans les Flandres, l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, la Bourgogne.

Elles ont été réalisées pour donner l'heure aux gens d'églises. Au départ elles étaient l'apanage des riches communautés religieuses, des rois, des princes et des villes commerçantes.

Les premières horloges d'édifices avaient un volume de plusieurs mètres cubes. Elles étaient fabriquées par les mêmes artisans, forgerons et serruriers, que les premières horloges d'appartement. Elles avaient deux roues et un échappement à foliot, une seule aiguille et marchaient seulement six heures par la descente d'un poids moteur. Ces premières horloges étaient d'un fonctionnement plutôt capricieux.

Horloge d'édifice milieu du XVIII ème siècle

Le premier système d'échappement à ancre est dû au docteur Hook, de Londres. C'est le plus communément employé dans les horloges comtoises car il accepte des balanciers plus volumineux.

Les horloges devenant de plus précises, à mesure que l'horlogerie mécanique se vulgarisait, on apercevait des défauts. Le problème de la compensation aux températures sollicita rapidement l'attention des horlogers. La tige de métal soutenant la lentille du pendule était sujette à toutes les variations de la température extérieure, s'allongeant ou s'accourcissant suivant le degré de chaleur de l'air et modifiant ainsi la durée et l'amplitude des oscillations et le mouvement des aiguilles .Le célèbre horloger anglais, Graham fut le premier qui proposa un système de compensation .

Voila comment, au début du XVIIIè siècle, les Jurassiens utilisèrent et mirent à profit tous ces progrès consécutifs et créèrent l'horloge comtoise. Elle était en fait une copie, en miniature, de ces horloges d'édifice. Après quelques perfectionnement, quelques précisions apportées jusqu'en 1830 environ le mécanisme de la comtoise ne bougea plus jusqu'au début de notre siècle (1920 environ).

   
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