Maison de Paulin Etienne d'Anglas de Praviel à Congénies.

 

 
 

Congénies a abrité jusqu'à son décès en 1872, Paulin Etienne d'Anglas de Praviel, un témoin de la douloureuse affaire du Radeau de la Méduse.
Celui-ci descendait d'une famille noble originaire de Marsillargues. Paulin d'Anglas, né en 1793, se met au service de la monarchie restaurée. A vingt-deux ans, il fait partie des gardes du corps de Louis XVIII et le suit à Gand pendant les Cent Jours. Le jeune homme, avide de gloire militaire, lorsque la France remet son épée dans le fourreau des Bourbons, rejoint la première expédition organisée par la monarchie en juin 1816. Il 'agissait de rétablir la colonie du Sénégal occupée par les Anglais pendant les guerres napoléoniennes. L'expédition est commandée par Duroi de Chaumareys, ultra monarchiste et marin inexpérimenté. Il fait par erreur mouvement vers la côte et échoue son vaisseau sur un banc de sable au large de la Mauritanie. Après une tentative de renflouement, l'évacuation est décidée après construction du sinistre radeau. Les chaloupes devaient le remorquer mais la mer brise le câble si bien que les cent cinquante passagers se trouvent abandonnés. Ils ne seront plus que quinze deux semaines plus tard quand un navire les retrouvera.
Paulin d'Anglas sur une des chaloupes décide de rejoindre la côte puis de gagner à pied Saint-Louis. Il y parviendra en suivant la plage au prix de cruelles souffrances. Paulin d'Anglas qui dirigeait les soldats contractera la fièvre jaune au camp de Dakar; sera rapatrié et, après une longue convalescence, se retirera au mas de Praviel, après avoir été réformé.
L'affaire du Radeau de la Méduse fut exploitée par les républicains pour stigmatiser la scandaleuse incapacité de la Monarchie. Correard, l'un des quinze rescapés publia en septembre 1816, le premier récit du naufrage. Il met en cause le commandement de Chaumareys. Paulin d'Anglas, devant cette attaque, publie sa propre relation en 1818.
Correard, dans une seconde version de son ouvrage ridiculise et couvre de calomnies le pauvre Paulin d'Anglas. Cette triste affaire marque la ruine de la famille Praviel. Les deux frères de Paulin, élèves à Saint-Cyr; sont obligés de démissionner. Le domaine de Praviel périclite. Il sera finalement vendu en 1837.
Paulin, que son père maintenait dans le célibat, faute de revenus suffisants pour contracter une digne alliance, s'enfuit et épouse une Aimarguoise d'humble origine. Sous Napoléon III, comme vétéran, il obtiendra un bureau de tabac à Congénies où il passera le reste de sa vie. Son épouse lui survivra.

C'est cette dame, Marie Jourdan, qu'a connue le vaunageol Aimé Daniel Rabinel dont le témoignage a été recueilli par Jean-Marc Roger au cours d'un entretien en août 1975.
 

 
 

D'après Philippe CHAREYRE
La Vaunage au XIXe siècle, p. 423-426.

 

Tombe de Paulin Etienne d'Anglas de Praviel ( cimetière d'Aimargues)

 

Pour ceux que cela intéresse, le lien ci-dessous vous racontera en détail cette terrible aventure.