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Copyright © Gérard Verhoest
Jusqu'en 1295, Marsillargues dépendait de la Baronnie de Lunel. A la mort de Roselin II, Seigneur de Lunel, deux prétendants se disputerons la Baronnie. Le Roi Philippe-le-Bel, voyant que ceux-ci allaient avoir recours aux armes, leur enleva cette baronnie et leur donna d'autres terres. Marsillargues devint donc possession royale. Mais le Roi voulu récompenser son fidèle légiste. Guillaume de Nogaret est ainsi établi, par le Roi, Seigneur de Marsillargues en juillet 1304. Il reçu également St Julien et une portion de Terre de Ports. Quelques temps après il reçoit Calvisson et pratiquement toute la Vaunage ( Sinsans, St Côme, Langlade, Vergèze, Aigues-Mortes, Mus, Codognan, St Dionisy, Ardessan, Maruéjols, Vestric, Livières, Caveirac, Congénies, Bernis, Uchaud, Aubord, Boissières, Générac, Beauvoisin, candiac, Nages, etc.). Excusez du peu ! Dès lors Nogaret devint Seigneur de Marsillargues et Calvisson. Ce fût les fiefs de Marsillargues, St Julien, Desport et Tamarlet réunis qui formèrent plus tard la commune de Marsillargues. Nogaret se fera construire en 1304 le château.
" Philippe, par la grâce de Dieu, Roi des Français, faisons savoir...que nous concédons à Guillaume de Nogaret notre chevalier, notre ville de Marsillargues dans le diocèse de Nîmes, en toute justice et haute et basse, sur son territoire et district, ses droits et appartenances, ses moulins, terres, possessions des revenus en argent, blé, vin, droits de chose quelconque à nous appartenant, avec tous accroissements futurs de justice ; et la juridiction, la justice, les terres, les possessions, les revenus en grain, vin et argent, et généralement tout ce qui nous appartient de la ville de Saint Julien. Et aussi la part des terres, des possessions, des prés, des pacages, des étangs, des pêcheries, des marais, leudes, cens, revenus et terre de Port et de Desports, entre Lunel et Aigues-Mortes, dans son district et territoire et dans ces accroissements futurs ; nous retenons sur toutes ces choses, dans la dite terre Desports, la Haute Seigneurie, la Haute Justice et la supériorité des fiefs." Fait à Paris, au mois de juillet l'an du Seigneur 1304.
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AILE NORD
Vers 1560, Jean de Louet de Calvisson entreprit la construction d’un nouveau château à l’emplacement de celui de son ancêtre. L’aile nord est alors entièrement refaite : façade et escalier intérieur à mur noyau. Seul le donjon de l'ancien château est visible de nos jours.
Cette façade est d’une grande modernité avec son étage surélevé compris entre un soubassement taluté et un étage attique aveugle coiffé d’un toit plat. Elle est rythmée par des ouvertures et des trumeaux surmontés de frontons alternativement curvilignes et triangulaires. Mais la rigueur de la mise en œuvre contraste avec la totale irrégularité de la façade.
L’ensemble présente une décoration très riche et un goût pour le détail prononcé. Ainsi, alors que les trumeaux sont ornés de cartouches, volutes, bucranes..., les douze bas-reliefs de l’attique sont sculptés de guirlandes de fruits retenues par des mascarons en mufles de lion, des têtes joufflues ou visages barbus, palmes, bucranes... De nombreux trophées d’armes célèbrent les exploits militaires de son propriétaire, tandis que différents emblèmes rendent hommage au pouvoir royal : porc-épic de Louis XII ; salamandre de François Ier et lune et monogramme de Diane de Poitiers. Cette représentation est une manifestation évidente du loyalisme de la famille envers la dynastie régnante et permet de dater la façade de 1560 environ.
Cette façade est une des plus belles réalisations méridionales de la Renaissance et est à rapprocher de celle du château ducal d’Uzès : l’auteur semble le même mais il reste encore à identifier.
En 1679, Jean-Louis II de Louet de Murat de Nogaret, marquis de Calvisson, entreprend la reconstruction d’une partie de l’aile nord avec son grand escalier suspendu ainsi que le portail d’entrée en demi-lune.
Au XVIIIe s., les gypseries des salles d’apparat sont refaites à la demande de Anne-Joseph de Louet.
Vous pouvez voir mentionné sur le dernier fronton, le mot : COVISSON (pour CAUVISSON).
AILE SUD
L’aile sud est construite en 1679 à la demande de Jean-Louis II de Louet de Murat de Nogaret, lieutenant général du roi en Languedoc, président des États et marquis de Calvisson : Alexis de La Feuille, ingénieur royal ; Gabriel Dardaillhon et Jacques Cubissol, architectes nîmois et Philippe Mauric, sculpteur, entreprennent les travaux. Abritant les écuries, ce bâtiment est agrémenté d’une façade quasiment identique à celle de l’aile nord. Les représentations se font néanmoins plus guerrières et les emblèmes de Louis XIV prolifèrent. Le détail décoratif est conforme aux goûts alors en vogue dans les années 1670.
ORANGERIE
L’orangerie est construite en 1767 par Anne-Joseph de Louet afin de fermer l’ensemble constitué par les ailes nord et sud. Un vaste parc se développait alors dans le prolongement de la cour d’honneur. Il était ponctué de bassins circulaires, point d’intersection d’allées se recoupant en étoiles et en angles droits.
L’orangerie a été réhabilitée en bibliothèque municipale.