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Copyright © Gérard Verhoest

Cet aqueduc qui conduisait à Nîmes les eaux de sources captées prés d'Uzès, fût édifié entre l'an 40 et l'an 50 après J.C., sous le règne de l'empereur Claude. Le Pont du Gard est la partie la plus grandiose de cet aqueduc. Le canal conducteur de l'aqueduc était entièrement maçonné et recouvert d'une voûte et de dalles. On y ménageait des ouvertures pour que l'eau soit aérée et des purgeurs pour vidanger, nettoyer et réparer. Pour conduire l’eau de sa source jusqu’à la ville de Nîmes, les ingénieurs romains ont du enterrer le canal et construire bien d’autres ponts que vous pouvez découvrir au cours de balades en Garrigue. Des ruines de l'aqueduc s'offrent également à votre vue. Son débit était d'environ 20 000 M3 par jour.

L'aqueduc romain en chiffres :

Longueur : 50 km.
Pente moyenne : 25 cm/Km
Pente minimale : 8 cm/Km
Pente maximale : 45 cm/Km

Pont du Gard
Hauteur : 49 mètres.
Longueur : 360 mètres.
Arche majeure : 24,50 mètres de diamètre.

 

Au départ d'Uzès

Au fond de la vallée de l'Eure, vous découvrirez la source

Les premières arches

Le bassin de régulation

L'arrivée dans le bassin de régulation
La régulation se faisait à l'aide de batardeaux dont on voit ici les traces

 

 

 

Le pont du Gard. Vue de la rive gauche en aval

 

 

 

 

 

 

Le pont du Gard. Vue de la rive droite en amont

 

 

 

 

 

 

 

Le pont du Gard. Vue de la rive droite en aval

 

 

 

 

Le matériau qui a servi à la construction de l'aqueduc dans le secteur du Pont du Gard, provient de carrières toutes proches, toujours en exploitation, situées dans la communes de Vers. C'est un calcaire coquiller assez tendre, facile à travailler, qui ne craint pas les gelées et durcit par l'effet du temps.

 

 

La fine poussière dégagée au moment de la pose des blocs se mêlait à l'eau que l'on faisait couler entre les surfaces, ce qui soudait les pierres les unes aux autres. Sa couleur ocre donne à l'ouvrage une chaude coloration, toute en harmonie avec le ciel et le soleil de la région.

 

 

La beauté de l'aqueduc et notamment celle du Pont du Gard est due à la fois à sa simplicité et à sa grandeur. Les pierres utilisées sont dépourvues de sculpture et laissées à l'état brut, seuls les bords sont ciselés pour mieux se joindre entre eux. Le plus surprenant est le poids de certains blocs qui atteint 6 tonnes

 

 

Les voussoirs des arches portent des marques d'assemblage qui indiquent, pour les chiffres, la place dans l'arc, et pour les lettres de quel arc il s'agit (FRD III = troisième bloc dans un arc appartenant au "front distra" ou façade droite, FRS II =deuxième bloc dans un arc du "front sinistra" ou façade gauche). Ce numérotage laisse supposer que ces pièces étaient élaborées dans la carrière afin de limiter le poids et le travail de taille à proximité de l'ouvrage.

 

Les boutisses et les voussoirs en saillie donnent à l'édifice un relief riche en ombre et en lumière. Ils ont servi de point d'appui aux échafaudages et aux bois de cintrage des voûtes, les réduisant ainsi considérablement.

 

 

Un architecte romain, nommé Vitruve, fait la description de plusieurs machines de l'époque, en particulier le "tripaston" simple similaire à la chèvre à haubans, le "tripaston" à tambour actionné par des esclaves introduits à l'intérieur et le "polypaston" pour le levage à grande hauteur.

 

 

Pour conduire l’eau de sa source jusqu’à la ville de Nîmes, les ingénieurs romains ont du enterrer le canal et construire bien d’autres ponts. Ici l'eau disparaît dans un tunnel.

 

 

 

Sortie de l'aqueduc sur le pont.

 

 

 

 

De nombreuses inscriptions se trouvent gravées sur les pierres du pont. Ici une inscription paraissant être d'origine.

 

 

 

 

Ici une inscription laissée par un compagnon du tour de France, lors de son passage au début du XIXè siècle.

 

 

 

Ainsi, si vous vous promenez dans la région, vous pourrez repérer d’autres ouvrages, aujourd’hui en ruines, qui faisaient initialement partie de l’ensemble. Vous avez par exemple, le pont aqueduc de Bornègre, vers Argilliers. Ce pont comporte trois arches et deux piles centrales renforcées par des avant-becs en éperon pour résister au courant, et par des arrière-becs rectangulaires de renforcement. Les claveaux des arches ont une longueur égale à la largeur du pont. Ce pont fait 17 m de long sur 2,70 m de large.

 

 

 

Après l'abandon de l'aqueduc, vraisemblablement au Moyen Age, ce pont fut transformé pour permettre aux véhicules de traverser le torrent.

 

 

 

 

A 200 mètres en amont du pont, dissimulée dans les broussailles, on détecte une section de l'aqueduc construite en tranchée et remblayée.

 

 

 

 

L'extrados de la voûte est construit en claveaux grossièrement équarris et recouvert d'un enduit de mortier.

 

 

 

 

Vue arrière du pont aqueduc de Bornègre

 

 

 

 

Partie de l'aqueduc à Vers

 

 

 

 

Sur les dalles de l'aqueduc à Vers

 

 

 

 

Sur les dalles de l'aqueduc à Vers

 

 

Juste après Serhnac, une portion de l'aqueduc partant en direction de Nîmes

Les concrétions ont envahies le conduit au même endroit

Pour éviter la carrière romaine, l'aqueduc emprunte deux tunnels d'environ 60 m chacun

Vue de l'intérieur du second tunnel
Du second tunnel, vue vers la sortie

A l'intérieur du tunnel, trace des renforcements lors de la construction
La sortie du second tunnel

Le départ vers Nîmes
Grotte datant du néolithique, ayant servie d'abri aux ouvriers lors de la construction des tunnel

Arcades continues de la Lône d'une longueur de 400 m

Ces concrétions remarquables, au premier plan, étaient dues aux fuites d'eau de l'aqueduc

Les blocs de pierre étaient maintenues par des clefs. Ici à Font-Ménestrière
Le Pont-Rou est constitué de 37 arches sur une hauteur atteignant 7.50 m

Vue des contreforts sur le Pont-Rou
Dans la combe de Valmale, cet ouvrage à la sortie du pont du Gard a été restauré

Pour éviter de faire passer le canal sur les versants escarpés de la Combe-Roussière, les architectes romains choisirent d'édifier un pont à deux étages
Le Pont de la Sartanette enjambe par une seule arche une combe étroite, creusée dans le flanc. Cet ouvrage a été bien restauré

 

 

Nous voici arrivés au bout du voyage. Après avoir parcouru 50 Km, les eaux conduites par l'aqueduc se déversent à Nîmes dans un bassin de répartition (castellum divisorium). Il a été retrouvé des bases de colonnes, des fragments de fûts, des plaques de crépissage colorées en bandes rouges et vertes qui témoignent d'une construction à l'origine richement ornée.  Au fond du bassin, trois orifices circulaires de 40cm de diamètre servaient à évacuer le trop plein et les boues de dépôt vers un égout situé sous le château d'eau.
Malheureusement il ne reste bien conservé que le bassin circulaire de 5.90m de diamètre, profond de 1,40m, bordé par un dallage de circulation limité à l'extérieur par un mur en petit appareil.

 

 

 

 

 

 

 

L'aqueduc débouche dans le bassin par un conduit carré.

Dans le bassin les eaux se répartissent entre dix ouvertures circulaires, toutes à la même hauteur et orientées du côté de la ville antique. Des tuyaux de plomb d'un diamètre d'environ 30 cm devaient s'y raccorder, ceux-ci regroupés par deux dans des conduits maçonnés alimentaient les différents quartiers.

D'autres photos de l'aqueduc

  Le Pont du Gard en amont rive gauche Vestiges de l'aqueduc dans le bois de Remoulins Arche de l'aqueduc dans le bois de Remoulins Le Pont du Gard en aval rive droite
         
  Détail des concrétions dues aux fuites calcaires Entrée de l'ancienne carrière romaine L'aqueduc dans le bois de Remoulins Ruines de l'aqueduc dans le bois de Remoulins

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Les outils de l'époque :

La Louve : Sorte de pince utilisée pour porter les blocs de pierre.

Le Chorobate : Outil de vérification des niveaux utilisé pendant l'antiquité romaine, notamment pour la construction d'aqueducs. Il s'agissait d'une règle dans laquelle était creusée une rainure que l'arpenteur remplissait d'eau. À chaque extrémité de la règle, un fil à plomb permettait de matérialiser la verticale. En inclinant la règle, un simple contrôle visuel permettait d'apprécier l'écoulement de l'eau dans la rainure. De cette observation, il était possible de déduire la pente à donner à l'aqueduc pour garantir à l'ouvrage le même écoulement.

La Groma : C’est une croix carrée portant à chacune de ses extrémités des fils à plomb. Ce cadre est supporté par un pied décalé planté dans le sol. La visée sur deux fils permet de tirer un alignement avec un jalon et par deux visées successives on obtient soit un angle droit, soit un angle de 45° (diagonale). Cette groma est parfaite pour tracer un quadrillage carré.

la Dioptra : C'est un goniomètre employé pour les visées nécessaires à l'orientation de l'aqueduc.

Le Tripaston : C'est une sorte de chèvre munie d'une poulie et d'un treuil. Il servait à déplacer les blocs taillés.

Le Tripaston à roue : C'était une énorme roue qui était actionnée par des hommes tournant à l'intérieur, à l'image de certains rongeurs domestiques de nos jours dans leur cage...

La Louve

La dioptra

 

Le tripaston

 

Chèvre à roue

 

la chorobate

 

 

Utilisation de la groma.

 

   
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